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République populaire du Bénin 1974-1990

Ainsi, en novembre 1974, Mathieu Kérékou décide de diriger le pays dans une voie marxiste-léniniste. Le peuple n'en revient pas, les notables et autres diplomates restent abasourdis par la nouvelle. 
 
En 1975, pour réduire le poids politique du Sud, le nom de Dahomey fut symboliquement abandonné pour celui de Bénin, du nom du royaume qui s'était autrefois épanoui au Nigeria voisin. Le pays devient la "république populaire du Bénin". 
 
Le régime devient sanglant et commence à faire peur, Mathieu Kérékou élimine ses adversaires et même ses collaborateurs les plus divergents. 
 
De même, Mathieu Kérékou interdit le vaudou (paradoxalement, Mathieu Kérékou lui même aura des années plus tard un marabout personnel), la religion traditionnelle bien implantée dans le Sud. Une nouvelle Constitution, instaurant un régime à parti unique, fut promulguée en 1977. La même année, une tentative de coup d'État appuyée par des mercenaires échoue et durcit davantage le régime qui devient militaro-marxiste. Malgré tout, le marxisme-béninisme s'avère moins mauvais que d'autres, et on s'apitoie davantage sur le sort des voisins Togolais que sur le sien. 
 
Le Bénin tenta de vastes programmes de développement économique et social mais sans de bons résultats à l'arrivée. Signe de pragmatisme et de modération, les trois anciens présidents, Maga, Apithy et Ahomadégbé (emprisonnés en 1972) furent libérés en 1981. 
 
Élu président par l'Assemblée nationale révolutionnaire en 1980, réélu en 1984, Mathieu Kérékou échappe à trois tentatives de coup d'État en 1988. 
 
En 1987, les plans du FMI imposent des mesures économiques draconiennes : prélèvements supplémentaires de 10% sur les salaires, gel des embauches, mises en retraite forcées. En 1989, un nouvel accord avec le FMI sur un programme d'ajustements des structures économiques provoque une grève massive des étudiants et des fonctionnaires, réclamant le paiement de leurs salaires et de leurs bourses. 
 
En cette fin des années 1990, le pouvoir populaire n'a guère plus que quelques milliers de convaincus, une petite douzaine dit la rumeur. On finit par se demander s'il y a encore quelqu'un qui croit vraiment à ce marxisme proclamé du jour au lendemain (sans que l'ex-URSS y ait imposé quelque chose). C'est ainsi que les troubles sociaux et politiques vont conduire Mathieu Kérékou à renoncer à l'idéologie marxiste-léniniste et à accepter l'instauration d'une Conférence nationale, réunissant les représentants des différents mouvements politiques. 
 
On ne garde de l'ancien régime que le nom de Bénin qui sonne bien. La conférence est une véritable réussite démocratique. Mathieu Kérékou déclare même : "j'accepte toutes les conclusions de vos travaux". Une nouvelle constitution est établie. 
 
Un gouvernement de transition, mis en place en 1990, ouvre la voie au retour de la démocratie et du multipartisme. Le Premier ministre, Nicéphore Soglo, bat Mathieu Kérékou à l'élection présidentielle de mars 1991. Mathieu Kérékou s'en va "sans bruit" et devient donc le premier président militaire parvenu par un coup d'état à être éliminé démocratiquement. 

  
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Modifié en dernier lieu le 3.01.2007
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